4 Juin: Arzua - Labacolla

L'étape du jour est la copie de celle d'hier. Des alternances de petits chemins quelquefois encaissés, et de petits hameaux très ruraux. La seule bourgade sur le parcours est O Pedrouzo, mais le chemin ne fait que la longer.
Sur ce camino, il y a 3 ans, il existait des bornes tous les km, pour les 100 derniers km.
Maintenant, elles ont été remplacées par des bornes aux intersections, qui affichent le kilométrage restant. Sauf que les plaques donnant la distance restante ont, à 90%, été volées ... Même sur le camino, l'imbécilité est là. Sans compter les graffitis qui s'ajoutent sur ces bornes. 
Difficile de croire que tout pèlerin voyage avec un feutre indélébile dans son sac à dos !!





Ce matin, je voyais une silhouette bizarre devant moi. En m'approchant, je découvre un pélerin qui s'appuie sur deux cannes, en n'utilisant que le talon d'un pied. J'engage la discussion, et cet australien m'indique qu'il s'est fait une entorse sévère,  qu'il marche sur ses cannes avec un strapping depuis 2 semaines, à raison de 15km par jour. Il pense arriver à Santiago mercredi.
Belle leçon de courage !


Depuis quelques jours, je vois souvent autour des fermes ou des maisons de petites constructions étroites, sur des pieds de pierre.
Ce sont des horreos, des greniers galiciens, destinés au séchage du maïs. Les pieds en pierres comportent des plaques pour empêcher les rongeurs d'y grimper.



Le chemin passe de plus en plus souvent dans des forêts d'eucalyptus. Les troncs y sont tout rectilignes, très hauts, et tout lisses.




Dans un pré, un paysan coupe de l'herbe à la faux, sans se retourner sur le flux de marcheurs derrière lui.
La fin de l'étape est à Labacolla, où se trouve l'aéroport de Santiago.

L'hébergement est à l'albergue Labacolla, 34 lits dans un dortoir unique.


Cette avant-dernière étape a été longue, presque 30 km, ce qui en fait 60 en 2 jours.
Pas de grosses difficultés, pas de blessures aux pieds, mais par contre plusieurs raidillons bien pentus qui ont joué leur rôle de casses-pattes. De quoi faire réapparaître la fatigue accumulée.
Cela fait un mois de marche, depuis le 4 Mai.
Déjà ! Ces 4 semaines ont passé très vite.
Le cycle des étapes, des auberges, qui changent chaque jour, fait perdre les repères.
J'ai du mal à réaliser la distance parcourue, et que je ne suis ce soir qu'à 12 km de la cathédrale de Santiago.
Cet après-midi, comme prévu depuis longtemps, j'ai nettoyé et ciré mes chaussures de marche. Normal, non?

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