6 Juin: Santiago de Compostelle

Dés le matin, deux bons points se font sentir : lever à 7h au lieu de 6, et plus besoin de charger sur le dos les 8 à 10 kg du sac. La vie "civile" à des côtés positifs !
Marcel et Patrice ont pris leur bus, pour l'étape la plus longue de leur périple, 18 heures jusqu'à Brive-la-Gaillarde !
Quant à moi, je redouble la fin de l'étape d'hier en prenant le chemin de la cathédrale. L'albergue se situant au bord du camino, je suis parmi les marcheurs qui terminent leur camino. Comme me l'a fait remarquer Patrice, je fais "touriste", avec mes tennis aux pieds et mon mini-sac à dos qui doit frôler les 1,5 kg.
Il faut dire qu'au fil du camino nous avons souvent rigolé, voire pris en dérision, les marcheurs qui, sans problème particulier, voyageaient léger en faisant transporter leur bagage d'une auberge à la suivante.
Lors des repas du soir, il était facile, au vu de leur tenue vestimentaire, de repérer les marcheurs légers. Le pèlerin "complet" utilise souvent le même vêtement, qui n'a pas vu un fer à repasser depuis un certain temps ...

Dans Santiago ce matin, je note beaucoup de monde sur la place de l'Obratorio. De plus, j'entends parler français un peu partout. Étrange !
Visiblement, ce ne sont pas des pèlerins. En effet, ce sont des passagers de la croisière inaugurale du Meraviglia, le dernier paquebot MSC lancé à St Nazaire début Mai.
Le bateau fait escale à Vigo, et une ribambelle de bus à débarqué les croisieristes à Santiago, pour une étape de 3 heures.
Au milieu des touristes, le flux de pèlerins ne cesse pas.







Je retrouve quelques connaissances.
D'abord, l'Australien aux béquilles, qui vient d'avoir sa Compostela, accompagné de 2 compatriotes. Super heureux d'avoir surpassé son entorse, je le comprends.
Ce qui me fait plaisir, c'est qu'il se souvient de notre discussion d'il y a 3 jours "oh yes, you were with your bicycle". Sympa ce gars, et drôlement courageux.
Vu également 2 autrichiens, frère et soeur peut-être, profils bien enveloppés, lui marchant très vite, et qu'on retrouvait à chaque bar du parcours, une bière à la main. En me voyant, ils brandissent leur Compostela, ... qu'ils vont sans doute arroser à la mousse.
Je retrouve aussi le couple canadien anglophone, lui entraîneur de l'équipe canadienne de hockey en roller, et qui a porté le bagage de sa femme, blessée au genou, sur tout le parcours. Quand je lui dis qu'il est costaud, sa femme rigole, lui fait plier le bras et lui palpe le biceps en approuvant. Curieux de constater que l'arrivée libère les personnalités, elle qui parlait à peine sur le chemin.

Sur la place de l'Obratorio, je m'assois un moment, d'abord pour repenser à ce camino pédestre, depuis les premières sorties sur le GR3, jusqu'à cette arrivée d'hier. Mais trop de d'images se bousculent dans la tête, il faut encore laisser décanter ...
Je m'intéresse aux pèlerins qui arrivent, à ceux qui s'assoient par terre, et y restent de longs moments. Eux aussi doivent mettre de l'ordre dans leurs idées ...










Pendant ce temps, des marcheurs arrivent ...
Un journal local à estimé que 54 000 pèlerins étaient arrivés à Santiago en Mai, soit 20% de plus que l'an dernier. Cela fait 1700 personnes par jour !
Partir faire le chemin de St Jacques, est-ce une mode, un défi personnel, un acte religieux ou spirituel, ... ou un mélange personnel de toutes ces raisons ?








Commentaires

  1. Le Grall !!!!! Bravo ! Tu nous a fait partager ton périple avec des mots simple et de belles photo. Merci.

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  2. Quel beau parcours !
    Superbes photos et très beaux textes qui nous ont fait vivre ton cheminement, sans doute en nous masquant un peu toutes les difficultés et aussi tout les petits moments de bonheur que tu y as rencontré.
    Bon retour à une vie "normale"

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